École Giffard, Institut supérieur d’études françaises, Institut français d’Athènes ou Institut français de Grèce… l’établissement fondé en 1907 par l’École française d’Athènes a connu plusieurs dénominations et de nombreuses mutations, mais n’a jamais failli à ses missions fondamentales : non seulement travailler à la diffusion de la langue française en Grèce, mais aussi et surtout favoriser le dialogue entre les cultures des deux pays.
Issu d’une conversation de salon athénien, d’une visite officielle à l’Acropole, d’une suggestion d’un ancien membre de l’expédition de Morée ou du malaise d’un érudit français dans une école de la ville ou des quatre à la fois, le destin de l’École française d’Athènes est lié à l’histoire de la ville d’Athènes et de la société athénienne. Ce lien est riche et réciproque, car l’École a été un acteur de l’histoire urbaine et sociale de la ville et la ville a été un terrain d’apprentissage et un objet d’étude pour la communauté savante qui y vit.
Les années 1945-1975 représentent un sommet dans les échanges culturels franco-grecs, en dépit – ou peut-être justement à cause – des crises successives que connaît la Grèce durant cette période, depuis la guerre civile (1944-1949) jusqu’à la dictature militaire (1967-1974). Le Paris de l’après-guerre exerce encore un attrait incontesté sur les élites intellectuelles et artistiques grecques, qui y trouvent à la fois un refuge contre l’arbitraire qui règne dans leur pays et une ouverture sur la modernité.
« Paris m’a ouvert les yeux » écrit le sculpteur grec Apartis, élève de Bourdelle, arrivé dans la capitale française en 1919. « C’est l’Acropole qui a fait de moi un révolté », déclare pour sa part Le Corbusier en 1933.