| :
Diasporas, bienfaisance et fabrique des appartenances : une histoire connectée des pratiques du bien en Égypte à l’âge impérial (XIXe-XXe siècles)
Journées d'études : 19-20 mai 2020, Institut français d’archéologie orientale, Le Caire
Argumentaire :
Pôle d’attraction pour des migrants venus d’Europe et de la Méditerranée, l’Égypte est aux XIXe et XXe siècles un espace de multiples circulations. De nombreux individus, issus des provinces de l’Empire ottoman, la choisissent comme terre d’exil. Grecs, Italiens et Maltais, pour ne citer que les plus nombreux, viennent grossir les rangs de la population d’origine européenne qui se concentre avant tout dans les principaux centres urbains. Une pluralité d’institutions et d’organismes de bienfaisance voit le jour afin d’encadrer ces populations mobiles. Espace de rivalités entre différents acteurs (consulats, associations, missionnaires, philanthropes…), la bienfaisance en contexte diasporique n’a pas encore suffisamment été étudiée.
En analysant la manière dont le don et le « bien » sont pensés et pratiqués par et pour ces différents groupes diasporiques, cette journée d’étude vise à interroger le rôle de la bienfaisance dans la fabrique transnationale des appartenances. Il s’agit de montrer d’une part comment l’approche par la bienfaisance peut permettre de renouveler l’histoire sociale des groupes diasporiques dans l’Égypte contemporaine, et d’autre part de nourrir la réflexion sur les connections et les liens entre diasporas et métropoles, ainsi que les postures diasporiques entre périphéries et centres d’Empires.
Plus concrètement, la journée entend répondre à un certain nombre d’interrogations : Comment la bienfaisance est-elle pensée et pratiquée par et/ou pour ces différents groupes ? De quelle manière les dispositifs et les pratiques du bien concourent-elles à la fabrique des appartenances (par exemple, la fabrique de l’italianité dans le cas des Italiens d’Égypte) ? Quelles sont les circulations des modèles philanthropiques et des pratiques caritatives entre groupes diasporiques d’une part, et entre périphéries et métropoles d’autre part ?
S’inspirant des apports récents de l’histoire connectée, cette journée d’étude se propose d’aborder la bienfaisance dans une perspective relationnelle, à travers une mise en regard des discours tenus et des pratiques du bien mises en œuvre par les différents groupes analysés. L’objectif est de mettre en évidence la concurrence aussi bien que la circulation des modèles philanthropiques au-delà des frontières communautaires, en réfléchissant ainsi aux formes et aux pratiques d’un cosmopolitisme de la bienfaisance.
C’est la raison pour laquelle le cadre d’analyse n’est pas limité au Caire et à Alexandrie, mais inclut également les villes de la Haute-Égypte et du Canal de Suez tout aussi cosmopolites et traversées par des rivalités impériales. Enfin, en étendant l’analyse à l’après Seconde Guerre mondiale, il s’agit de rendre compte à la fois des ruptures et des continuités dans les pratiques du bien à l’heure des transitions impériales.
Calendrier et modalités de soumission :
Date limite pour le dépôt des propositions : 31 janvier 2019
Réponse aux participants : 15 février 2020
Journée d’études : 19-20 mai 2020. La journée d’études sera suivie d’une réunion de prospective.
Les propositions de communication doivent être envoyées aux adresses annalauraturiano@gmail.com & angelos.dalachanis@efa.gr. Elles comporteront les éléments suivants :
- titre et résumé de la communication (maximum 3000 signes)
- CV avec une liste des travaux et publications
- les coordonnées complètes (adresse mail, adresse postale, numéro de téléphone).
Langue des communications : anglais et français
Une partie des frais de déplacements et d’hébergement sera couverte par les organisateurs.
Comité d’organisation
Frédéric Abécassis
Angelos Dalachanis
Annalaura Turiano
Comité scientifique
Fréderic Abécassis
Tassos Anastassiadis
Angelos Dalachanis
Fabrice Jesné
Marie-Dominique Nenna
Annalaura Turiano