The Brahmayāmalatantra (aka Picumata) is probably one of the earliest
surviving Śaiva tantras, and possibly the earliest one known to us of the
Bhairavatantra tradition. The present volume contains a critical edition and
annotated translation of three of its chapters: one on the central maṇḍala of
the cult, one on preliminary religious observances (vrata) prescribed for all
practitioners (sādhaka), and one on instructions for each individual category of
sādhaka — instructions on transgressive sexual rituals for the Tālaka,
on strict rules of conduct for the chaste Carubhojin, and on a combination of
these for the Mixed Practitioner. This unique system of sādhakas marks an early
phase in the development of classification of practitioners seeking liberation
and magical powers, and gives us an insight into the tantric world of extremes:
of rule-bound sexual encounters involving several female partners and highly
impure substances on the one hand, and of asceticism, strict vegetarianism and
chastity on the other. The introduction deals with the main topics raised by the
selected chapters, as well as with problems of the sometimes extremely
non-standard (Aiśa) Sanskrit that the oldest manuscript transmits. One of the
appendices provides a summary of the first twenty-five chapters (about one
quarter of the Brahmayāmala) to facilitate further study. The extensive index
includes all important keywords and all major Aiśa phenomena.
Le Brahmayāmalatantra (connu aussi sous le nom de Picumata) est
probablement le plus ancien des tantra shivaïtes qui nous soient
parvenus et, semble-t-il, le plus ancien texte connu de la tradition du
Bhairavatantra. Le présent volume contient
l’édition critique et la traduction annotée de
trois chapitres de l’ouvrage, à savoir ceux
consacrés au maṇḍala principal du culte, aux observances religieuses
préliminaires (vrata) qui s’imposent à tous les
adeptes (sādhaka) et aux instructions spécifiques à
certaines catégories de sādhaka, c’est-à-dire
les recommandations concernant les rites sexuels transgressifs pour le tālaka,
les règles de conduite strictes pour le carubhojin abstinent et la
combinaison des deux pour la catégorie dite « mixte
». Cette classification unique de sādhaka dénote une phase
ancienne dans l’évolution de la hiérarchie
d’adeptes en quête de délivrance et de pouvoirs
surhumains. Elle nous donne à voir un monde tantrique des
extrêmes : d’un côté, des pratiques
sexuelles codifiées impliquant de multiples partenaires
féminins ainsi que des substances impures ; de l’autre, des
exercices ascétiques, un végétarisme strict et
la chasteté. L’introduction présente les sujets
fondamentaux évoqués dans les trois chapitres
sélectionnés et discute les problèmes du
sanskrit extrêmement irrégulier (aiśa) du manuscrit le plus
ancien. Un des appendices fournit le résumé des vingt-cinq
premiers chapitres (sur une centaine) du Brahmayāmala pour en faciliter
l’étude. Un riche index recense notamment tous les
mots-clés et tous les principaux exemples de sanskrit
irrégulier (aiśa).