En prenant le contre-pied des publications traditionnelles qui mettent en avant les monuments les plus spectaculaires de Delphes, ce livre se donne pour ambition d’explorer de manière exhaustive tous les éléments connus d’une zone spécifique : le sud-est du sanctuaire d’Apollon, depuis l’entrée principale jusqu’aux monuments argiens.
Maintes fois consulté à l’état de manuscrit par les archéologues français de passage à Athènes, ce livre issu d’une thèse de doctorat, soutenue par Evangelia Trouki à l’Université de Strasbourg en 1993 sous la direction de Jean-François Bommelaer, méritait d’être publié quasiment en l’état dans la collection des Fouilles de Delphes.
Volume I & Volume 2
La médaille Gustave Mendel (AIBL) a été décernée, en 2024, à M. Jean-Luc Martinez pour cet ouvrage.
À Delphes, les fouilles ont livré depuis plus d’un siècle un grand nombre d’offrandes de bronzes archaïques qui place le complexe sacré au niveau des plus grands sanctuaires du monde grec, aux côtés d’Olympie ou de Samos. Plus que la quantité, c’est la diversité des objets offerts principalement à Apollon qui reflète la fréquentation intense et variée du sanctuaire avant son avènement panhellénique.
On associe traditionnellement le site archéologique de Delphes à l’oracle d’Apollon, au détriment de phases moins connues de son histoire, comme celle de l’Antiquité tardive. Les fouilles au Sud-Est du péribole du sanctuaire et l’étude exhaustive, présentée ici, des trouvailles qui en sont issues commencent à combler cette lacune, et confirment pour cette zone le développement spectaculaire que connut la ville de Delphes pendant l’Antiquité tardive.
L’étude du temple d’Apollon du IVe siècle à Delphes est le fruit d’une collaboration entre l’archéologue Pierre Amandry et l’architecte Erik Hansen. Les circonstances n’ont pas permis qu’elle aboutît à un texte commun. Aussi a-t-on pris le parti de reproduire les articles que Pierre Amandry a consacrés au monument et de les faire suivre de l’étude architecturale de Erik Hansen.
On a longtemps considéré que l’interdiction de la consultation oraculaire marquait la fin de la cité de Delphes, sans se soucier outre mesure de la période qui suivit jusqu’à l’abandon définitif du site vers la troisième décennie du viie siècle. Toutefois, les vestiges architecturaux datant de cette époque, ainsi que le mobilier archéologique mis au jour, contredisent cette opinion largement répandue et prouvent l’existence d’une ville qui, sans être de l’importance d’une métropole, s’est étendue autour, mais aussi à l’intérieur de l’ancien sanctuaire.
Le sanctuaire d'Apollon s'est développé, sans doute à partir des années 800 av. J.-C., au sein d'une agglomération qui était occupée depuis l'époque mycénienne. Dans cet ouvrage, on peut suivre l'histoire de ce développement à partir des dcouvertes faites dans un secteur qui se trouvait, à la fin de l'Age du Bronze et pendant tout l'Age du Fer, au sein du village puis, qui à partir des années 580 av. J.-C, fut traversé par un épais mur d'enceinte, séparant le domaine du dieu de celui des hommes, avant d'être entièrement annexé par le sanctuaire.
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