
Au carrefour entre l'histoire économique et l'histoire culturelle, cet ouvrage étudie le besoin d'expertise au Moyen Âge, à l'époque où ont été développées des pratiques juridiques et techniques reposant sur la reconnaissance des savoirs et des compétences de l'expert, figure désignée par la puissance publique pour éclairer la prise de décisions, particulièrement lorsque des questions techniques ou éthiques étaient soulevées.
Alors que l'actualité s'attache aux conséquences sociales de la « crise » et aux crimes des « traders », l'ouvrage propose d'observer les bénéfices nés d'un crédit omniprésent. Basé sur des procès inédits du XIIIe siècle, il réhabilite le terme d' « usure » et raconte l'offensive de l'État royal contre des usuriers plus souvent chrétiens que juifs. Une histoire des juifs « désenclavée » est alors possible, où les usuriers juifs si souvent dénoncés se révèlent dignes de foi et membres du corps politique.