Ce livre explore la place des oasis de Dakhla et Kharga dans l’Égypte et l’empire ottomans. Il entend contribuer à la réflexion sur les caractéristiques et les limites de la notion d’ottomanité, vue par les habitants de cette région qui, du Caire, paraissait lointaine et isolée. Il s’appuie sur plusieurs ensembles d’archives privées, en grande partie inédits, complétés par les récits de voyageurs et la documentation de l’époque contemporaine.
Cet ouvrage collectif répond aux appels répétés à renouveler l’histoire rurale du Proche-Orient moderne. Si certains aspects, relatifs notamment aux statuts fonciers, à la fiscalité et à ses effets sur les structures sociales, ont fait l’objet d'études parfois précoces, les résultats de celles-ci demandaient à être affinés, et pour le reste des pans entiers de la vie des campagnes ottomanes demeurent inexplorés. L’heure n’est pas aux grandes synthèses : le ruralisme reste, pour les historiens du Proche-Orient, un domaine à construire.