Guillaume Charloux, docteur en archéologie de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, diplômé de l’École du Louvre et de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, est actuellement ingénieur de recherche au CNRS (UMR 8167, Orient & Méditerranée, Paris). Il dirige depuis 2010 la mission archéologique et épigraphique Oasis de l’Arabie déserte, regroupant plusieurs sites majeurs d'Arabie : al-Bad', Camel Site, Dûmat al-Jandal, Kharj et Najrân. Il coordonne également plusieurs projets de recherche à Karnak (Égypte), auprès du CFEETK (USR 3172 du CNRS - CSA), notamment la fouille du temple de Ptah en collaboration avec Christophe Thiers (CNRS, UMR5140), et la publication des fouilles archéologiques 1975-1977 de la cour du Xe pylône avec Raphaël Angevin (Ministère de la culture, UMR 7041, Arscan).
Au milieu des années 1970, la fouille engagée par l’architecte Michel Azim dans la cour du X pylône constituait l’une des premières explorations archéologiques d’ampleur entreprises à l’emplacement de l’allée processionnelle sud-nord du grand temple d’Amon-Rê depuis les travaux de Georges Legrain au début du xx siècle.
En décembre 2014, les fouilles entreprises à proximité du temple de Ptah à Karnak ont mis au jour une favissa, à savoir une fosse comblée d’objets, creusée à quelques mètres à l’arrière du sanctuaire de la divinité. La fosse contenait trente-huit objets mobiliers, statues, statuettes et éléments d’appliques statuaires, en calcaire, grauwacke, alliage cuivreux et fritte égyptienne, parfois recouverts d’or. La visualisation et l’analyse du comblement de la favissa ont été rendues possibles grâce à l’apport des méthodes modernes de relevés photogrammétriques et de modélisation 3D.
Initié en 2005 par le (MSA-USR 3172 du CNRS), le programme de restauration et d'étude du temple d’Opet a conduit à la fouille archéologique du parvis et des abords occidentaux du temple. Douze sondages ont été ouverts durant deux courtes campagnes en 2006 et 2007.Les investigations ont permis de reconnaître neuf phases d'occupation ou de construction sur le site, de recueillir un abondant mobilier (céramique, empreintes de sceau, matériel faunique, industrie lithique, petit mobilier, blocs décorés ou épigraphiés, statues) et de nombreuses données stratigraphiques.