La formation d’un paysage ethnique
Batak et Malais de Sumatra Nord-Est
L’opposition fondamentale entre une population musulmane côtière « civilisée » et ouverte à toutes les influences, les Malais, et une population païenne ou chrétienne autarcique de l’intérieur, les Batak, est présentée comme une constante dans l’histoire précoloniale et coloniale de Sumatra Nord-Est. Par conséquent l’ethnicité est considérée comme un critère de différenciation inné dans la vie sociale de cette région.
Le présent ouvrage propose une autre lecture de l’histoire de Sumatra Nord-Est. Malgré le peu de sources précoloniales, il montre d’abord l’interdépendance côtières au moins dès la fin du premier millénaire de notre ère. Jusqu’à la fin du XIXè siècle, les principaux repérages identitaires sont lignagers ou topographiques. Une rupture s’instaure progressivement à partir de cette époque, marquée par l’arrivée des agents de la colonisation accompagnés d’une énorme vague migratoire aux origines diverses. La complémentarité précoloniale entre populations côtières et populations de l’intérieur se transforme en inégalité sociale et économique. Aux mouvements nativistes et messianiques succèdent, à partir de la fin des années 1910, des manifestations caractérisées, pour la première fois, par une revendication claire d’identités ethniques.
La formation d’un paysage ethnique
Batak et Malais de Sumatra Nord-Est
L’opposition fondamentale entre une population musulmane côtière « civilisée » et ouverte à toutes les influences, les Malais, et une population païenne ou chrétienne autarcique de l’intérieur, les Batak, est présentée comme une constante dans l’histoire précoloniale et coloniale de Sumatra Nord-Est. Par conséquent l’ethnicité est considérée comme un critère de différenciation inné dans la vie sociale de cette région.
Le présent ouvrage propose une autre lecture de l’histoire de Sumatra Nord-Est. Malgré le peu de sources précoloniales, il montre d’abord l’interdépendance côtières au moins dès la fin du premier millénaire de notre ère. Jusqu’à la fin du XIXè siècle, les principaux repérages identitaires sont lignagers ou topographiques. Une rupture s’instaure progressivement à partir de cette époque, marquée par l’arrivée des agents de la colonisation accompagnés d’une énorme vague migratoire aux origines diverses. La complémentarité précoloniale entre populations côtières et populations de l’intérieur se transforme en inégalité sociale et économique. Aux mouvements nativistes et messianiques succèdent, à partir de la fin des années 1910, des manifestations caractérisées, pour la première fois, par une revendication claire d’identités ethniques.