« Établie à Siem-Réap, en 1960, lorsque je m’efforçais de choisir le village où j’allais me fixer pour mener mon enquête, mon attention fut attirée par Lovéa, dit « village rond » des environs d’Angkor. Je décidai de prendre contact avec cette agglomération. La visite se déroula le 7 novembre 1960. Deux faits auraient pu, dès ce jour-là, me dissuader d’aller m’y établir : la piste longue de plus de 6 kilomètres qui conduit au village se révélait très difficile ; la jeep s’immobilisa dans la boue et nous dûmes poursuivre à pied. D’autre part, la visite se déroula sous le signe d’une certaine réserve puisque des villageois, certainement « mandatés », nous prièrent de présenter nos « papiers ». Cependant, la visite même rapide du village me permettait de découvrir un monde tellement khmer, tellement protégé de l’extérieur par l’inaccessibilité de sa piste, différent en ce sens des hameaux du parc d’Angkor, souvent percés par les regards et les objectifs indiscrets des touristes en quête d’exotisme, qu’au moment du choix, je gardai présente à l’esprit, la vision de ce village vaquant à ses activités vespérales selon son rythme, protégé du flot international. Je décidai donc de me fixer à Lovéa… »
Gabrielle MARTEL
« Établie à Siem-Réap, en 1960, lorsque je m’efforçais de choisir le village où j’allais me fixer pour mener mon enquête, mon attention fut attirée par Lovéa, dit « village rond » des environs d’Angkor. Je décidai de prendre contact avec cette agglomération. La visite se déroula le 7 novembre 1960. Deux faits auraient pu, dès ce jour-là, me dissuader d’aller m’y établir : la piste longue de plus de 6 kilomètres qui conduit au village se révélait très difficile ; la jeep s’immobilisa dans la boue et nous dûmes poursuivre à pied. D’autre part, la visite se déroula sous le signe d’une certaine réserve puisque des villageois, certainement « mandatés », nous prièrent de présenter nos « papiers ». Cependant, la visite même rapide du village me permettait de découvrir un monde tellement khmer, tellement protégé de l’extérieur par l’inaccessibilité de sa piste, différent en ce sens des hameaux du parc d’Angkor, souvent percés par les regards et les objectifs indiscrets des touristes en quête d’exotisme, qu’au moment du choix, je gardai présente à l’esprit, la vision de ce village vaquant à ses activités vespérales selon son rythme, protégé du flot international. Je décidai donc de me fixer à Lovéa… »
Gabrielle MARTEL
