Le Ouadi Araba fait partie des espaces désertiques de l’Égypte encore méconnus du point de vue archéologique. Visitée par les géologues et les savants depuis le XIXe s. – Guy Brunton, Georg August Schweinfurth, Antonio Bey Figari, René Fourtau, John Ball –, la région n’avait toutefois pas encore été explorée systématiquement et restait un territoire presque totalement inconnu. Les documents ponctuels que l’on peut réunir sur cette voie de communication – la seule qui relie la Moyenne Égypte au golfe de Suez – montrent pourtant le potentiel archéologique et historique unique du Ouadi Araba.
Dans le désert oriental, espace de circulation exploité depuis la Préhistoire pour ses ressources en pierre et en minerais de cuivre ou d’or, la prospection et l’inventaire archéologique de cette région offrent des problématiques inédites sur l’étude des pistes du désert entre la vallée du Nil et le Sinaï. John Gardner Wilkinson mentionne en 1832 les ermitages coptes du Galala et une mine de cuivre d’époque pharaonique. Cette dernière découverte a été reprise par George W. Welsh Murray dans un article publié en 1951. C’est à la même époque qu’un petit groupe d’archéologues amateurs français entreprend une exploration des sites du Ouadi Araba. La crise du canal de Suez en 1956 a mis un terme définitif à leur recherche. Occupée par les militaires égyptiens et minée pour éviter toute intrusion depuis la mer Rouge, la région n’a depuis fait l’objet d’aucune nouvelle étude. Depuis 2008, le programme de recherche mené par l’Institut français d’archéologie orientale (Ifao) a pour but d’explorer le Ouadi Araba et de réaliser une carte archéologique de cet espace encore inconnu.