Cette nouvelle livraison du Bulletin de liaison de la céramique égyptienne (BCE 29) présente dans une première partie l’actualité de la recherche dans le domaine des études céramiques avec son « Parcours régional ». Il s’enrichit cette année encore de l’apport de travaux archéologiques récents comme ceux réalisés à Médamoud dans la région thébaine avec la découverte exceptionnelle de fours à céramiques en pâte calcaire des XVIIe-XVIIIe dynasties (cf. BARAHONA MENDIETA et al.). Plusieurs autres articles offrent des assemblages céramiques en contextes archéologiques pour des périodes variées : une tombe de la nécropole de Saqqara du tout début de la XXVIIe dynastie (cf. HUSSEIN, MARCHAND) ou un quartier sur les murailles du Caire à Bab el-Gedid aux époques médiévale et ottomane (cf. MONCHAMP). Toujours dans notre logique régionale, d’autres contributions présentent un mobilier céramique spécifique appartenant à un site : la caractérisation de productions phéniciennes marginales découvertes sur le site de Tell el-Herr à l’époque perse (cf. DEFERNEZ), une série spécifique, à engobe rouge et de forme atypique, appartenant à la famille emblématique des « Beer Jars » de l’Ancien Empire pour un secteur du site de Giza (cf. MALYKH), des supports de jarres décorés d’époque byzantine mis au jour pendant les fouilles du secteur du temple de Ptah dans l’enceinte du temple d’Amon de Karnak (cf. DURAND), et pour la même période la présentation d’un vase à décor peint représentant un personnage barbu nimbé vu de face découvert dans le monastère de Qubbet el-Hawa près d’Assouan (cf. BARBA COLMENERO, AUBER DE LAPIERRE). Un article interroge sur la présence de trous dans la paroi, réalisés avant ou après cuisson sur une série de jarres « Blue Painted Pottery » en pâte calcaire, datées de la XVIIIe dynastie et découvertes dans le monument de Khaemouaset à Saqqarah (cf. TAKAHASHI). Enfin, un dernier exposé propose une séquenciation chrono-typologique en 9 phases (nommées formations dans l’article) du mobilier céramique d’Éléphantine qui s’échelonne entre la Première Période intermédiaire et le Moyen Empire, au début de la Deuxième Période intermédiaire avec la XIIIe dynastie (cf. KOPP). L’auteur s’appuie sur des sériations complexes de plusieurs marqueurs céramiques découverts en stratigraphie à Éléphantine, et les compare avec le matériel céramique bien daté d’autres sites archéologiques. Il prend en compte également, afin de mieux caler sa chronologie, d’autres catégories de mobilier archéologique, dont les impressions de sceaux. La seconde partie de l’ouvrage comprend trois études qui abordent des thèmes très différents. La première étude est ethnologique. Elle propose une fonction pour une série archéologique courante mise au jour dans les habitats datés de la Deuxième Période intermédiaire en Égypte, celle des briquettes en terre cuite (cf. ASTON). Le lien entre l’Égypte et le Levant, tout au long de l’Âge du Bronze, est une nouvelle fois mise en valeur grâce à la présentation d’une collection ancienne de vases céramiques conservés au musée du Louvre, provenant de Jéricho (cf. CHARBIT NATAF). Enfin, le dernier article du volume revient sur 30 années d’études du matériau céramique en Égypte (cf. OWNBY, BRAND) : il expose les principales techniques d’analyses pétrographiques à disposition des céramologues pour une meilleure caractérisation du mobilier céramique. Cette contribution fait écho à un atelier organisé sur le même sujet à l’Ifao par Mary F. Ownby en 2017.