Séminaire | EFR :


Date de publication de l'annonce :

Atelier doctoral interdisciplinaire "La Méditerranée : un laboratoire de l’histoire globale et des processus de globalisation"

Rome, École française de Rome, 14-18 octobre 2019

 

Réception des candidatures jusqu’au 20 juin 2019 à 17 h (heure de Rome)


Comment l’histoire et les sciences sociales étudient-elles les mers et les océans ? Existe-t-il des méthodes, des échelles et des temporalités privilégiées pour décrire, représenter et analyser ces vastes espaces liquides qui occupent plus de 70 % de la surface de notre planète ? Cet atelier doctoral propose d’aborder ces questions en réfléchissant, dans la longue durée et avec les outils des sciences humaines et sociales, à la façon dont les sociétés humaines vivent et pensent les mondes aquatiques, les phénomènes maritimes (marées, vagues, courants, moussons, etc.) et les êtres vivants qui les peuplent (du taret aux coraux, poissons, coquillages et autres mammifères marins).

Espaces de contraintes et de ressources, de séparations et de connexions, de frontières et d’échanges, les mers constituent un laboratoire privilégié pour remettre en question les échelles d’analyse conventionnelles héritées de l’histoire politique des États-nations ou des empires. C’est ainsi que la Méditerranée, les océans Indien Atlantique ou Pacifique, les mers de Chine méridionale, les mers Baltique, Noire, Rouge, ou des Caraïbes, sont devenus des champs d’études à part entière, abordés depuis leurs géomorphologies particulières jusqu’aux mouvements des biens et des populations qui maillent leurs différentes rives. Faut-il donc étudier les mers depuis les continents adjacents, les îles, les golfes, les promontoires, les ponts des navires ou éventuellement sous les eaux ? Autrement dit, quels types de sources et de documents mobilise-t-on pour mener l’enquête ?

Notre atelier s’inscrira dans le sillage des « Sea » ou « Oceanic Studies », « thalassologie » et autre « thalassographie » qui proposent, au carrefour des différentes disciplines des sciences sociales, d’analyser la façon dont mers et océans s’inventent, se distinguent, se tracent, s’approprient et se disputent. Nous porterons ainsi une attention particulière aux outils (scientifiques, cartographiques, techniques, littéraires) qui ont permis de connaître et de figurer le globe terraqué. Nous interrogerons également l’épineuse question du statut juridique des mers, et des possibilités effectives de leur domination : la mer est-elle un bien commun ? ou bien la considère-t-on comme l’une de ces res nullius dont le premier occupant peut revendiquer la propriété ? Ces questions toucheront à la politique des puissances bordières, mais aussi aux querelles de toponymes, de frontières et d’usages des ressources de la mer. Nous réfléchirons aux formes d’exploitation des écosystèmes marins, aux conflits et aux économies qu’elles génèrent. Cela nous conduira à traiter des questions environnementales, depuis l’histoire des sciences jusqu’à la géographie contemporaine des pollutions des mers et des menaces qu’elles font peser aujourd’hui à la planète, à l’humanité et aux non-humains.

Il s’agira également de montrer les potentialités comme les limites des analogies formelles opérées entre plaines liquides, mais aussi entre mers et – par exemple – grandes zones désertiques. De ce point de vue, les mers ne seront pas envisagées comme des entités géographiques immuables ou des unités culturelles homogènes, mais bien comme des espaces vécus et des constructions sociales et intellectuelles évolutives.

Parmi les thématiques au cœur de cette rencontre, nous envisageons : « Géographie et cartographie des mers et des océans » ; « À qui appartiennent les mers ? Frontières et droits de la mer » ; « Économies et sociétés maritimes : ressources et usages de la mer » ; « Échelles et temporalités des études maritimes ».

L’atelier est ouvert aux doctorants et étudiants à partir du M2 de toutes disciplines et de toutes nationalités. Des séminaires historiographiques et problématiques alterneront avec des ateliers centrés sur la présentation des travaux des étudiants. Les langues de travail sont le français, l’italien et l’anglais.

 


Courriel du contact : secrmod(at)efrome.it